• La Librairie de Monsieur Charlie - Chapitre 7

     

       Jonathan avait suivi Monsieur Charlie jusqu'aux rayons. Il observa l'homme cherchait parmi les livres, puis celui-ci finit par avancer sa main vers une étagère. Il lui tendit un livre qu'il reconnut immédiatement à la couverture : le « Roman de Renart ». Il sourit. Au moins, il aurait ce problème en moins.

    « — Merci. » le remercia le garçon.

    Le vieil homme lui répondit avec un sourire. Ils se dirigèrent ensuite tous les deux au comptoir pour enregistrer l'emprunt du collégien. Jonathan fut étonné de voir que l'homme utilisait un cahier plutôt qu'un ordinateur pour consigner tous les prêts de sa bibliothèque.

    « — Tu as besoin d'autre chose.

    — Oh, non, je ne crois pas... »

    Monsieur Charlie retourna le cahier pour qu'il soit face à lui et un stylo. Le garçon comprit qu'il devait signer pour confirmer l'emprunt. Il s'exécuta.

    « — De toute manière, si besoin, tu peux toujours revenir, même si tu souhaites juste t'installer ici pour travailler ! »

    Jonathan prit note, même s'il ne pensait pas revenir. Il avait bien trop peur de déranger le vieil homme ! Et qu'il se décide à lui tirer les vers du nez par rapport à vendredi... Il souhaita une bonne journée au libraire et fit demi-tour pour rentrer chez lui. En passant la porte de la bibliothèque, son regard fut attiré par une plume blanche au sol et il remarqua une petite pièce de monnaie juste à côté. Il la ramassa et jeta un œil autour de lui pour voir si quelqu'un avait pu la faire tomber. Mais non, la rue était déserte. Il haussa les épaules et la mit dans sa poche. Jour de chance ?

     

       Il entra dans la maison, content d'avoir trouvé son livre. Il prit la direction de la cuisine pour boire un verre d'eau et découvrit sa mère attablée, entouré de papiers. La femme ne releva pas la tête, trop concentrée dans ce qu'elle faisait, elle n'avait pas entendu son fils rentrer. Le garçon servit un verre pour sa mère et le déposa devant elle, puis s'installa à ses côtés. Elle remarqua enfin sa présence.

    « — Déjà rentré ? demanda-t-elle en lui ébouriffant les cheveux.

       — Oui, j'ai trouvé ce que je voulais. »

    Il lui montra le livre.

    « — C'est pour l'école ? »

    Il acquiesça. Sa mère fronça les sourcils.

    « — Ton prof pourrait te fournir le livre, quand même. »

    Jonathan baissa la tête. Il s'en voulait un peu de laisser sa mère croire cela de sa professeur – qui était l'un des seuls enseignants de son collège qu'il appréciait vraiment en plus –, mais il ne voulait pas évoquer le sujet « Mathéo » avec elle. Il préféra changer de sujet.

    « — Tu fais quoi ? la questionna-t-il en montrant les papiers d'un signe de tête.

       — Oh, je vérifie les comptes...

       — Tes entretiens... Ils ne se sont pas bien passés ? » demanda le garçon avec précaution.

    La jeune femme releva la tête de ses feuilles et regarda son fils. Elle lui fit un sourire et lui ébouriffa de nouveau les cheveux.

    « — Je pense que si. Mais on ne sait jamais, et de toute manière je devais les faire, comme ça tout est bien clair dans ma tête. »

    Le garçon sourit. Sa mère avait cette manie de tout vouloir avoir sous contrôle, de tout prévoir. C'était sûrement sa manière d'espérer que tout se passe toujours bien. Jonathan avait toujours su qu'elle avait horreur des imprévus, ce qui lui causait beaucoup de stress parfois. Il soupira et se rappela de quelque chose.

    « — Tiens au fait, j'ai trouvé ça. »

    Il lui tendit la pièce qu'il avait trouvé par terre, devant la librairie. Sa mère rit.

    « — Merci, mais tu peux la garder, c'est pas ça qui remettra le compte en banque. »

    Le garçon fit une moue triste. La phrase de sa mère lui confirmait bien qu'elle avait des problèmes d'argent depuis la perte de son emploi, et que ce n'était pas pour rien si elle avait étalé toutes ses feuilles – qui semblaient être des factures – devant elle.

    « — Jonathan... Faut que je te dise que si je ne trouve pas de travail, on va sûrement devoir trouver une autre maison... » elle avait un regard triste.

    Le cœur de Jonathan se serra. Il avait toujours connu cette maison, ce quartier. Il n'avait pas envie de partir. Ils restèrent silencieux, le collégien observait sa mère prendre des notes en triant les papiers sur la table. Il posa sa tête dans la paume de sa main et ferma les yeux quelques instants. Comme c'était calme... Calme ?

    « — C'est bien calme, où est grand-mère ?

       — Partie voir ton grand-père, elle releva la tête et fit mine de faire une prière, faites qu'ils se réconcilient. »

    Le garçon rit.

    « — Bon, je vais commencer mon livre. »

    Sa mère acquiesça et Jonathan quitta la cuisine. Il monta dans sa chambre rapidement, vérifia sur la petite feuille où il avait écrit tous ses devoirs quelle partie du livre il devait lire et alla s'installer dans son lit.

     

     Il avait lu un bon quart de son livre lorsqu'il entendit la porte d'entrée claquer, ce qui fit trembler toute la maison, puis des hurlements de colère – il reconnu immédiatement la voix de sa grand-mère et devina que la tentative de réconciliation n'avait pas marché. Jonathan tenta d'ignorer au mieux les plaintes de la femme pour lire son livre, mais il n'arrivait plus à se concentrer. Il relisait les mêmes phrases sans cesse car il n'arrivait plus à saisir leurs sens. Il soupira de frustration et descendit les escaliers pour réclamer un peu de silence. Sa grand-mère faisait les cents pas dans la cuisine en contant la rencontre avec son grand-père à Anna. La jeune femme avait visiblement terminé de faire ses comptes puisque tous les papiers étaient empilés, prêt à être rangés. Elle tentait de calmer les hurlements de sa mère. Jonathan soupira. Elle était vraiment obligée de lâcher toute sa frustration sur sa mère ? Le garçon sentit une chaleur en lui, c'était la colère qui commençait à se faire ressentir. Et c'est à ce moment que sa grand-mère décida de porter son attention sur lui.

    « — Qu'est-ce que tu as, toi ? Ça t'amuse, hein . Tu aimes pourrir la vie des gens.

       — Je n'y suis pour rien. » dit le garçon en fronçant les sourcils.

    La femme ouvrit de grands yeux, choqué. Jonathan avait toujours pris les réflexions, sans jamais répondre. C'était une première. Le garçon savait qu'il devait se calmer, mais la réaction de sa grand-mère n'allait sûrement pas l'aider.

    « — Va dans ta chambre ! Cela ne te concerne pas !

       — Je voudrais bien, mais je suis obligé t'entendre car tu hurles. »

    La femme s'avança brutalement vers Jonathan, qui ferma les yeux, pensant recevoir une gifle. Qui n'arriva jamais.

    « — C'est toi qui devrais aller dans ta chambre pour te calmer maman. »

    Anna tenait fermement le poignet de sa mère, à quelques centimètres de la joue de Jonathan. Elle lui lançait un regard noir. Sa mère ne répondit pas, dégagea sa main et partit sans rien dire. Anna retourna à la table, prit ses papiers et sortit de la cuisine. Jonathan resta quelques secondes immobile, puis monta les escaliers. Il remplit son sac, redescendit à l'étage inférieur et sortit de la maison.

     

       Jonathan n'avait plus envie de rester à la maison, du moins pour le moment. Il avait pris la direction de la rue piétonne et se trouvait désormais devant la Librairie de Monsieur Charlie. Il poussa la porte d'entrée qui actionna la petite clochette. La porte derrière le comptoir s'ouvrit rapidement sur le libraire qui offrit un grand sourire au collégien.

    « — Tu es revenu, finalement ? »

    Le garçon acquiesça.

    « — Oui, j'avais besoin de calme.

       — Entre ! N'hésites pas. Tu peux t'installer ici. »

    L'homme s'approcha de lui et l'entraîna dans le petit coin salon. Lorsqu'il posa sa main sur l'épaule de Jonathan, ce dernier ressentit une chaleur agréable, et il se sentit détendu immédiatement. Il le remercia et posa son sac par terre. Il s'installa dans l'un des fauteuils – dans lequel il s'enfonça tellement il était moelleux, détail auquel il n'avait pas fait attention vendredi – et poussa un petit soupir. Le vieil homme rit face à la réaction du collégien et repartit du côté de son comptoir. Jonathan jeta un œil à l'homme. Il était sûrement en train de faire de la paperasse. Il se pencha pour fouiller dans son sac et sortit son livre. Il allait pouvoir reprendre sa lecture.

     

      Il lut la partie qu'il devait lire entièrement, sans s'en rendre compte. La tranquillité de la librairie l'avait plongé dans l'histoire et il n'avait pas décroché une seule fois. Il s'étonna lui-même d'avoir lu aussi vite, et il réalisa qu'il aimait beaucoup cela. Lorsqu'il lisait, il oubliait tout, et ça lui faisait un bien fou. Il ne regretta pas d'avoir pris un abonnement dans cette bibliothèque. Cet endroit était vraiment agréable... Le vol de Mathéo était-il un mal pour un bien ? Il secoua la tête face à cette idée. Bien sûr que non. De toute manière, il aurait sûrement essayé de fuir la maison à cause de la présence de sa grand-mère, il aurait sûrement atterri ici de toute manière. Il referma le livre, content de l'avoir déjà fini. Une bonne chose de faite ! Il n'aurait plus qu'à répondre au questionnaire que sa prof lui avait donné. Il sortit de ses pensées lorsqu'il sentit une odeur de chocolat à côté de lui. Il tourna la tête et se retrouva face à une tasse fumante.

    « — C'est toujours agréable de boire un bon chocolat chaud lorsqu'il fait froid dehors. »

    Monsieur Charlie le regardait avec un petit sourire. Le garçon accepta la tasse volontiers.

    « — Attention, c'est chaud. » le prévint-il.

    Le garçon prit la tasse et la déposa sur la table basse pour ne pas se brûler. Il vit du coin de l’œil l'homme s'asseoir dans le fauteuil d'à côté. Il jeta un œil par la vitrine et réalisa que la nuit commençait à tomber.

    « — Oh, quelle heure est-il ? demanda le garçon en observant la rue déserte.

       — Dix-neuf heures et des poussières. »

    Le garçon se releva rapidement et mit son livre dans son sac. Il était tard et il était parti sans prévenir sa mère, elle devait être morte d'inquiétude !

    « — Oh, calme-toi, la bibliothèque ne ferme pas maintenant ! Tu peux prendre ton temps.

       — C'est pas ça, dit Jonathan en jetant son sac sur son dos. Je dois rentrer, ma mère ne sait pas que je suis ici. »

    Le vieil homme le regarda d'un air interrogateur. Jonathan s'apprêta à partir lorsque l'odeur du chocolat lui vint aux narines. « Ah, je peux pas l'abandonner comme ça. » pensa le garçon. Il fit demi-tour, laissa son sac glisser de son épaule et se laissa tomber dans le fauteuil. Il sourit au libraire et prit son mug qu'il porta à sa bouche. Il souffla pour le faire refroidir.

    « — Heureusement que tu le bois, sinon j'aurais été obligé de le prendre... et ce n'est pas très bon pour ma santé. » plaisanta Monsieur Charlie.

    Un silence s'installa. Jonathan but son chocolat gorgée par gorgée pour ne pas se brûler.

    « — Dis-moi...» commença le vieil homme.

    Jonathan releva les yeux vers lui. Il savait ce que l'homme allait lui dire...

    « — Elle t'a cru ? »

    Il fut étonné par la question. Il hocha la tête et Monsieur Charlie sembla déçu.

    « — Tu ne lui en as pas parlé, alors, je suppose ? »

    Jonathan ne répondit pas. L'homme comprit qu'il ne fallait pas insister et se leva pour rejoindre son comptoir. Le garçon termina son chocolat et se leva, mit son sac sur son épaule et ramena la tasse au libraire. Il la déposa sur le meuble, ce qui fit relevait la tête de l'homme. Le libraire le raccompagna jusqu'à la porte. Il l'ouvrit et salua le collégien.

    « — Merci de vous inquiéter pour moi, Monsieur Charlie... Mais oubliez cette histoire, ce n'est pas grave. »

    Il le regarda en fronçant les sourcils.

    « — Je ne peux pas oublier, mon grand. »

    Il s’emmitoufla dans son manteau, mit ses mains dans ses poches pour se protéger du froid le mieux possible, salua de nouveau le vieil homme et prit le chemin de la maison.

     

       

    Il s'était dépêché de rentrer à la maison, parce qu'il mourrait de froid et aussi parce qu'il ne voulait inquiéter sa mère plus que ça. Il passa la porte d'entrée et apprécia la chaleur de la maison. Il cria un « je suis là » pour informer sa mère de son retour et posa son sac au pied de l'escalier. Il entra dans la cuisine, espérant trouver Anna, mais ne tomba que sur sa grand-mère, le regard mauvais.

    « — Où étais-tu ? » demanda-t-elle sèchement.

    Le garçon fit volte-face pour éviter la femme. Mais elle ne fut visiblement pas de cet avis. Il entendit la chaise sur laquelle elle était assise grinçait sur le sol et des bruits de pas précipités. Elle lui attrapa le bras et le retourna de force face à elle.

    « — Où étais-tu passé ?! répéta-t-elle plus fort, tout en serrant le bras de Jonathan.

       — Ça ne te regarde pas ! » lui hurla le garçon au visage.

    Il essaya de se dégager de son emprise, mais elle avait plus de force que lui. Elle appuya là où Jonathan avait déjà mal, à cause de Mathéo. Il gémit de douleur et se débattit encore plus.

    « — Tu te fiches de moi. Ta mère est morte d'inquiétude ! Tu es aussi irresponsable que ton imbécile de père ! »

    Elle serrait toujours plus le bras du garçon, qui voyait la folie de sa grand-mère et sa méchanceté dans toute sa splendeur.

    « — Je suis bien contente qu'il ne soit plus là, et tu n'aurais jamais dû être là non plus !

       — SORS DE CHEZ MOI ! »

    Jonathan et la femme sursautèrent. Anna était à la porte, le nez rouge à cause du froid, et les larmes aux yeux.

    « — Anna, chérie...

       — Non, coupa la jeune femme, sors je t'ai dit. »

    Sa voix tremblait. Sa grand-mère le lâcha enfin -il frotta son bras douloureux en grimaçant, mit son manteau et prit ses clefs de voiture ainsi que son sac.

    « — Anna. » tenta-t-elle de nouveau.

    Pour seule réponse, elle eut droit au regard sévère de sa fille. Elle baissa la tête, honteuse, et sortit enfin de la maison. Jonathan observa sa mère quelques instants, sans rien dire. La jeune femme avait la tête baissée. Après un court silence, elle releva la tête vers lui, les joues mouillées et s'approcha de lui rapidement. Le garçon eut le réflexe de se reculer mais elle l'attrapa et le serra contre elle. Il l'entendit pleurer, il passa ses bras et lui caressa le dos pour la réconforter. Il ne savait pas exactement ce qu'elle avait entendu, il ne l'avait pas entendu arriver à cause des cris de sa grand-mère. Après quelques minutes, elle se dégagea enfin de ses bras et prit son visage entre ses mains. Elle le regarda dans les yeux.

    « — Ne me fais plus jamais ça, compris ? »

    Il hocha la tête.

    « — J'ai eu super peur...

       — J'étais à la libraire... commença-t-il.

       — Je sais. J'ai croisé le libraire, je lui ai demandé s'il ne t'avait pas vu... il a su immédiatement que je parlais de toi. J'ai couru jusqu'ici. »

    Sa mère se releva et se débarrassa de son manteau.

    « — Je vais préparer le dîner. »

    Le garçon la regarda alla dans la cuisine. Il se débarrassa également de son manteau et partit la rejoindre pour l'aider.

     

       Jonathan ne comprit pas vraiment pourquoi, mais sa mère avait l'air perturbée... La dispute avec sa mère, sûrement...

     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Chapitre suivant → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire
  • La Librairie de Monsieur Charlie - Chapitre 8

     

    1er Novembre.

    Ce jour était un jour particulier.

    Ce jour-là, Jonathan et sa mère Anna avait pour habitude de rendre visite à son père.

    Comme tous les ans depuis qu'il est né.

     

    Ce matin-là, le garçon se réveilla tôt. Malgré le chauffage, le garçon était gelé dans son lit, il n'osait pas sortir un seul petit doigt. Il resta un peu nichait dans son lit puis prit son courage à deux mains pour rejoindre sa mère à l'étage inférieur. Ils restèrent tous les deux muets, s'affairant à préparer leur petit déjeuner. La maison était devenue bien silencieuse depuis que sa grand-mère était partie et ils en étaient plutôt contents en réalité. Jonathan et sa mère n'avaient pas évoqué ce qui s'était passé. Jonathan n'avait tout simplement pas envie d'en parler, et Anna ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Elle savait que les choses que sa mère avait dites à son fils l'avaient extrêmement blessé. Et en blessant son fils, elle l'avait également blessé elle. Elle secoua la tête pour chasser ses pensées.

     

       Ils étaient prêts à partir. La jeune femme était en train de réajuster le manteau de Jonathan pour être sûr qu'il n'ait pas froid. Elle lui mit un bonnet sur la tête. Elle prit son écharpe et regarda son fils de haut en bas.

    « — Faut vraiment que je pense à t'acheter de nouveaux vêtements, tu grandis trop vite. » lui dit-elle en lui ébouriffant les cheveux.

    Le garçon sourit et ils sortirent tous les deux de la maison.

     

    Ils ne parlèrent pas pendant le trajet. Jonathan était accroché au bras de sa mère et cette dernière frottait sa main pour le réchauffer du mieux qu'elle pouvait. Il ne prenait pas ce chemin très souvent. Il était à l'opposé de son école et assez éloigné de sa maison. Et sa mère n'y allait pas régulièrement. Enfin, elle n'y allait plus régulièrement. Ils s'arrêtèrent chez un fleuriste pour prendre un grand bouquet de chrysanthèmes. Et ils reprirent le chemin jusqu'à atteindre cette grande grille de fer. Elle était grande ouverte aujourd'hui. Le cimetière est presque vide, peu de personnes se sont décidés à affronter le froid ce matin. Ils empruntèrent le chemin qu'ils connaissaient par cœur et s'arrêtèrent. Jonathan déposa le bouquet sur la tombe de son père. Il resta accroupi et sa mère un peu en retrait. La petite famille ne prononça pas un mot pendant quelques minutes, puis Anna s'approcha de son fils et s'accroupit également pour être à sa hauteur.

    « — Désolée de ne plus venir aussi souvent qu'avant... » chuchota-t-elle.

    Jonathan ne répondit rien. De toute manière, ce n'était pas à lui qu'elle parlait. Jonathan n'avait jamais connu son père. Il s'était fait renverser par une voiture en rentrant du lycée, il y a maintenant 12 ans. Sa mère lui avait toujours dit qu'il était une personne géniale et généreuse. D'aussi loin qu'il se souvienne, ils avaient l'habitude de venir ici, tous les ans, pour honorer sa mémoire. Jonathan fixa la tombe, c'est la seule chose qu'il ait pu voir de son père, à part les quelques photos que sa mère possède.

    « — Tu lui ressembles de plus en plus. » dit sa mère.

    Jonathan sourit. Elle lui disait souvent cela.

    « — Tu sais, j'ai été surprise de voir ton intérêt soudain pour la bibliothèque. Ton père passait sa vie là-bas ! »

    Le collégien se retourna vers elle, étonné.

    « — Ah bon ? »

    Sa mère était perdue dans ses pensées et un petit sourire se dessina sur son visage, ce qui entraîna également celui de Jonathan.

    « — Je le soupçonnais même d'aimer plus cette fichue bibliothèque poussiéreuse que moi... »

    Elle rit et le silence prit de nouveau sa place. Le garçon se laissa tomber en arrière et croisa les jambes, Anna l'imita.

    « — Tu sais la dernière fois, quand je t'ai pris dans mes bras... »

    Le garçon réfléchit quelques secondes.

    « — Quand tu t'es disputé avec grand-mère ?

       — Oui... elle marqua une pause, j'ai cru sentir l'odeur de ton père... C'était étrange. Je sais pas, c'était peut-être dans ma tête... »

    Il la regarda, un peu bizarrement.

    « — Tu penses que je suis folle ? rit-elle.

       — Non ! Pas du tout ! Je sais pas non plus, c'est bizarre... »

    Nouveau silence. Une bourrasque froide les fit frissonner. Pendant quelques secondes, Jonathan se demanda si l'odeur qu'il avait l'impression de sentir parfois... Était-ce son père ? Il secoua la tête. Ce n'était pas possible. Sa mère le sortit de ses pensées.

    « — Je sais pas trop ce que ta grand-mère a bien pu te dire ou te raconter, mais... Tu n'es pas une erreur. Tu n'étais pas prévu, mais tu n'étais pas une erreur. Je suis contente de t'avoir dans ma vie, Jonathan. Tu es génial, tout comme lui... C'est comme si j'avais toujours une petite partie de lui avec moi, grâce à toi. Vous vous ressemblez tellement. »

    Sa voix avait diminué de volume au fur et à mesure de sa phrase. Jonathan avait pris sa mère dans ses bras.

    « — Je t'aime, et ne laisse jamais personne te faire croire le contraire, d'accord . »

    Il hocha la tête.

    « — Bon, dit-elle en se relevant et s'essuyant rapidement les yeux, on devrait rentrer, tu vas être malade. »

    Elle l'aida à se remettre sur ses jambes et ils prirent le chemin de la maison.

     

    Sur le chemin du retour, Jonathan chassa une plume blanche qui virevoltait devant ses yeux. Cela lui fit remarquer qu'il passait devant un tabac, et une petite affiche annonçait le tirage du loto spécial pour la rentrée de novembre. Il tira sur la manche de sa mère. Elle le questionna du regard. Il sortit la pièce qu'il avait toujours dans sa poche et lui montra.

    « — Prends un ticket, on ne sait jamais.

       — Je sais pas, ce n'est pas vraiment un jour de chance, non.

       — On ne sait jamais, répéta le garçon. Et au moins, cette pièce te permettra peut-être de remettre ton compte en banque. »

    Elle prit la pièce, ébouriffa ses cheveux et entra dans la petite boutique.

     

    Début d'après-midi. Jonathan ouvrit la porte de la libraire, son sac sur le dos, comme depuis plusieurs jours maintenant.

    « — Bonjour mon grand ! »

    Monsieur Charlie l'accueillait comme toujours. Il prit sa place habituelle sur le fauteuil rouge et sortit ses affaires. Il avait bien avancé dans ses devoirs. Il regarda ce qu'il lui restait à faire et soupira lorsqu'il vit qu'il lui restait uniquement son devoir d'histoire et celui de maths. « Comment je vais faire ? » pensa-t-il. Il sortit les questions d'histoire et les regarda, une moue boudeuse.

    « — Un problème, Jonathan ? demanda le vieil homme qui s'approchait de lui.

       — Euuh... »

    Monsieur Charlie s'assit dans le fauteuil voisin au sien. Il le regardait, attendant une réponse. Jonathan hésita. Est-ce qu'il devait parler de Mathéo ? Il hésitait depuis quelques jours. L'homme savait qu'il y avait quelque chose. Il lui faisait bien comprendre qu'il pouvait lui faire confiance. Le collégien savait qu'il pouvait lui faire confiance.

    « — Est-ce que je peux vous parler d'un truc ? demanda-t-il, hésitant.

       — Mais bien sûr, mon grand, il lui offrit un sourire réconfortant.

       — En fait, j'ai des petits problèmes au collège... »

    Il lui parla de Mathéo, des fois où il lui avait volé ses devoirs, où il l'avait bousculé, sa classe qui donnait toujours l'impression de le mépriser et qui n'hésitait pas à se moquer de lui, ses profs qui le prenant pour un bon à rien... puis l'agression de Mathéo et la disparition de ses affaires. L'homme l'avait écouté sans rien dire, très attentif. Jonathan termina son histoire, les joues mouillées.

    « — Est-ce que tu en a parlé à ta mère ? demanda-t-il lorsque le collégien s'était un peu calmé.

       — Non, j'ai pas envie de l'inquiéter. »

    L'homme posa sa main chaude et réconfortant sur l'épaule du garçon, ce qui lui fit du bien et le détendit un peu.

    « — Elle s'inquiète déjà. A cause de tes notes qui baissent, de ton comportement un peu fuyard lorsqu'elle veut en parler avec toi. Il faut que tu lui en parles, c'est important et c'est la seule solution, je t'assures. »

    Le garçon soupira. Puis soudain, l'homme se leva et partit parmi les étagères. Il le regarda, ne comprenant pas trop ce qu'il faisait, puis le vit revenir avec un pile de gros livres.

    « — Tu trouveras sûrement les réponses pour ton devoir d'histoire là-dedans ! » s'écria-t-il en revenant, son visage à moitié caché derrière les bouquins.

    L'homme posa brutalement la pile sur la tasse basse. Jonathan la regarda. C'était des livres sur l’Égypte d'antique, le chapitre sur lequel il travaillait actuellement en histoire.

    « — Comment saviez-vous que je travaillais sur ce chapitre ? » questionna le garçon.

    C'est vrai, il ne lui avait pas précisé. Monsieur Charlie survola rapidement la table basse et montra les questions du collégien.

    « — C'est écrit sur ta feuille, patate. »

    Le garçon rit. D'accord, c'est vrai que c'était écrit assez gros. Monsieur Charlie ne possédait pas de dons divinatoires. Il laissa ses yeux allaient vers les livres et soupira en voyant leurs épaisseurs. Il avait de la lecture ! Comment allait-il s'en sortir ?

    « — Je vais te donner un coup de main, ne t'inquiète pas. »

    Et Jonathan eut encore l'impression que l'homme avait lu dans ses pensées.

     

    Jonathan passa ses dernières journées de vacances avec Monsieur Charlie. Il l'aidait à faire son devoir d'histoire et également celui de maths. Le garçon ne voyait pas le temps passait avec le libraire. Il travaillait ses cours ensemble, Monsieur Charlie lui expliquait les notions qui lui était un peu floue et il allait même un peu plus loin ce qui permettait au garçon de prendre un peu d'avance et lui assurait une reprise plus simple. Il avait revue tous ses devoirs avec lui. Il avait hâte d'étonner ses profs à la rentrée ! Et Anna était ravie de voir son fils aussi motivé pour travailler... De plus, Jonathan se sentait vraiment à l'aise avec le vieil homme. Il lui parlait de tous ses problèmes, il avait même évoquer sa grand-mère. Monsieur Charlie avait toujours une parole réconfortante... Cela apaisait Jonathan. Il avait enfin comprit qu'il devait parler. C'était le seul moyen de soulager ses peines.

     

    Nous étions samedi soir, la reprise était lundi. Jonathan s'apprêtait à quitter Monsieur Charlie. C'était la dernière fois qu'il le voyait avant de retourner au collège. L'angoisse commençait déjà à se manifester dans le ventre de Jonathan, ce que sembla remarquer le libraire.

    « — Tu n'as toujours rien dit à ta mère ? »

    Le garçon secoua la tête. Il se frottait les mains et avait baissé la tête.

    « — Parle-lui, ça te soulagera. Et elle pourra sûrement t'aider à arranger les choses. »

    Il hocha la tête. Il savait qu'il avait raison. Mais allait-il réussir à parler à sa mère ? Lorsqu'il voulait le faire, ses mots étaient comme bloqués dans sa gorge et il finissait par abandonner. Mais il ne supportait plus cette peur d'aller en cours. Monsieur Charlie avait raison. Il devait lui en parler.

    « — Je le ferais ce soir. »

    L'homme sourit. Ils se saluèrent et Jonathan promit de revenir dès lundi soir. Il s'apprêta à sortir lorsque le libraire l'interpella.

    « — Attends, prends ce livre. Ca pourrait t'occuper demain, si jamais tu t'ennuie... »

    L'homme lui tendit un petit livre de poche. Le garçon regarda la couverture. « Harry Potter à l'école des sorciers ». Le garçon sourit. Il avait évoqué ce livre avec le libraire, étant une histoire qu'il avait toujours eut envie de lire. Il remercia l'homme et s'en alla.

     

       Jonathan était attablé, son assiette face à lui. Sa mère était également là, en train de manger. Il avait une boule au ventre. A cause de la rentrée ou parce qu'il s'apprêtait à évoquer ses problèmes à sa mère ? Il hésita quelques instants... puis souffla un grand coup. Sa mère releva la tête vers lui, intrigué par l’attitude de son fils.

    « — Qu'est-ce que tu as ? lui demanda-t-elle.

       — Faut que je te parle d'un truc... commença-t-il.

       — Je t'écoute. »

     

       Cette soirée fut longue, mais fut une véritable libération pour Jonathan.

     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Chapitre suivant → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire
  • La Librairie de Monsieur Charlie - Chapitre 9

     

       Il y était. La rentrée. Jonathan passa les grilles du collège, angoissé. Que lui réservait cette journée ? Mathéo avait eu tout le loisir d'imaginer les pires choses à lui faire subir pendant les vacances. Il traversa la cour du collège rapidement pour rejoindre le cours de mathématiques. Il poussa la porte et sursauta. Déjà. Mathéo était là, devant lui. Un petit sourire aux lèvres. Allait-il le laisser tranquille un jour ?

    " — Alors, ses vacances ? Tu as pensé à moi j'espère ? "

    Il s'approchait dangereusement de lui. Jonathan reculait. Et il sursauta une nouvelle fois.

    " — Puis-je savoir ce que tu fais, Mathéo ? "

    Jonathan ne s'y attendait pas. Le professeur de mathématiques était juste là, à quelques centimètres de la scène.

    " — Très bien, tu ferais mieux de filer en classe alors. "

    Le prof suivit le garçon et Jonathan secoua la tête. Il soupira. Mais cela ne retardait que son calvaire.

     

    Jonathan avait rendu son devoir de maths, pour une fois. Il avait étonnamment bien suivit le cours, grâce à Monsieur Charlie. Il était pressé de lui rendre visite ce soir pour lui annoncer cela ! La sonnerie qui signalait la fin du cours venait de retentir. Le garçon s'apprêtait à sortir de la salle de classe lorsque le professeur l'interpella. Ils attendirent que la pièce se vident.

    " — Le directeur voudrait te voir. " lui annonça le professeur de mathématiques.

    Le cœur de Jonathan s'accéléra. Qu'avait-il fait pour être convoqué dans le bureau du directeur ?

    " — Ne t'inquiètes pas, dit soudainement le prof qui avait remarqué le malaise du garçon, tu n'as rien fait. Ta mère a appelé ce matin, tous les professeurs sont au courant pour tes problèmes... On va veillaient à ce que cela ne se reproduise plus... et Mathéo aura une sanction, cela va de soit. "

    Jonathan souffla. Il était soulagé et en même temps... plutôt gêné. Savoir que tous ses professeurs étaient au courant le dérangeait un peu. Mais en réalité, c'était un mal pour un bien. Il se savait protégé désormais. Il remercia l'homme de l'avoir prévenu et sortit de la classe pour rejoindre le bureau du principal – sous le regard discret de son enseignant.

     

    Il savait que ce n'était pas quelque chose de négatif, mais il était quand même stresser. Il se trouvait devant la porte du bureau. Il prit son courage à deux mains et toqua à la porte. Il entendit un "entrez" très sonore de l'autre côté de la porte. Il ouvrit doucement et tomba sur un homme très grand, d'une cinquantaine d'années et ayant les cheveux blancs.

    " — Entre, Jonathan, je t'attendais. "

    L'homme lui fit signe de s'asseoir. Le collégien s’exécuta. C'était la première fois qu'il se retrouvait dans cette pièce. Il l'observa rapidement. Elle était sobre, les murs blancs. Un bureau était installé au milieu de la pièce, une bibliothèque remplit de livres et de bibelots se trouvait sur la gauche et il y avait aussi quelques plantes qui donnaient de la couleur à la pièce.

    " — Pourquoi n'avoir rien dit ? lui demanda l'homme, ce qui le sortit de sa contemplation.

       — Je... Je ne sais pas... bafouilla le garçon.

       — Ce n'est pas un reproche, ne t'inquiète pas. C'est juste que... l'homme secoua la tête, si tu l'avais dit plus tôt, cela n'aurait jamais été aussi loin !

       — Je suis désolé. "

    Jonathan baissa la tête, honteux. Il avait une boule dans la gorge.

    " — Tu n'as pas à être désolé. C'est à moi de l'être. Et à tous les adultes de cet établissement. Nous aurions dû voir que quelque chose n'allait pas, le directeur croisa les bras sur le bureau, enfin, ne t'inquiètes pas, tout va s'arranger maintenant... "

    Le directeur rassura Jonathan en lui assurant que Mathéo ne lui ferait plus rien. Anna et lui allait être convoqués, ainsi que Mathéo et ses parents afin de parler de cette affaire, de la stopper et de sanctionner le blond. Les professeurs et autres personnels de l'école étaient aussi au courant de la situation et veilleraient à ce que Mathéo ne recommence plus son harcèlement.

     

       Pendant le discours du principal, Jonathan pensa à Monsieur Charlie. Le libraire avait raison, c'est grâce à lui s'il a osait parler à sa mère, et c'est grâce à elle si les choses vont s'arranger... Il se trouva stupide d'avoir gardé tout cela pour lui aussi longtemps... Les choses auraient été tellement différentes ! Après cette petite mise au point, Jonathan retourna en cours. Il apprécia chaque heure de cours, ce qui fut une première. Il comprenait les choses et les profs semblaient plus indulgents avec lui. 

     

    Dans l'après-midi, le garçon se retrouva en heure de permanence. Il était installé à une table, seul, et avait sorti le livre que Monsieur Charlie lui avait donné. Il avait déjà lu quelques chapitres et était déjà accro aux aventures du sorcier. Il était en train de lire l'arrivée de Harry à Poudlard lorsqu'il fut déconcentrés par un bruit, près de lui. Quelqu'un avait tiré la chaise et s'installer à côté de lui. Son cœur fit un bond lorsqu'il remarqua qu'il s'agissait de Manon, la fille qu'il admirait en secret. Il sortit un livre et Jonathan fit de gros yeux en réalisant qu'il s'agissait également de " Harry Potter à l'école des sorciers ". La jeune fille tourna sa tête vers le garçon.

    " — Un problème ? demanda-t-elle, inquiète, j'ai quelque chose sur le visage ?

       — Oh.. n.. non non ! C'est juste que... Jonathan referma le livre pour lui montrer la couverture, ça m'a surpris, c'est tout.

       — Oh ! Le hasard ! Tu aimes aussi ce livre ?! "

    Le collégien n'y croyait pas. Il était en train de lui parler ! Cette journée était clairement la meilleure de toute sa vie. Ils échangèrent pendant toute l'heure sur l'histoire de Harry Potter et se trouvèrent également d'autres points communs. Jonathan était ravi. Manon était, comme il s'en doutait, une fille très gentille et agréable.

     

    Le reste de la journée passa rapidement. Manon venait voir Jonathan pendant les interclasses, ce qui entraînait également d'autres élèves de sa classe à venir lui parler. Il n'avait jamais était aussi entourait. Et visiblement, cela ne plaisait pas à une certaine personne. Mais Jonathan ne s'inquiéta pas : le garçon avait été convoqué dans le bureau du directeur juste après lui, il savait qu'il devait se tenir à carreau.

     

    Ce fut un tout nouveau Jonathan qui sortit du collège. Il salua les élèves de sa classe et il prit le chemin jusqu'à la maison. Il se dépêcha de se rendre à la librairie et ouvrit la porte brutalement. Monsieur Charlie était juste là, devant son comptoir. Il se retourna pour saluer le garçon, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps : il se dépêcha de prendre le vieil homme dans ses bras.

    " — Merci pour tout, Monsieur Charlie. "

    L'homme rit.

    " — Y'a pas de quoi... Il fit reculer le garçon et le regarda dans les yeux, qu'est-ce que j'ai fait ? " il rit.

    Le garçon rit également. Ils s'installèrent tous les deux dans sur un canapé et Jonathan lui raconta sa journée dans les moindres détails. L'homme l'écoutait, un grand sourire aux lèvres.

    " — On dirait que j'ai accompli ma mission alors ! dit-il.

       — Votre mission ? demanda Jonathan.

       — Je t'ai aidé, non ? C'était ma mission. "

    Jonathan ne comprit pas vraiment les propos du libraire.

    " — Tu veux un dernier chocolat chaud ? lui demanda le vieil homme en se levant.

       — Le dernier ? Pourquoi le dernier ?

       — Le dernier avant que tu partes, patate. Bon, je te ramène ça ! "

    Monsieur Charlie revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. Ils restèrent ensemble, toujours installés sur le canapé, à parler de la journée de Jonathan et des devoirs que les professeurs lui avaient donnés.

    " — Tu devrais mieux t'en sortir maintenant, je pense... lui dit l'homme.

       — Oui, mais je viendrais toujours les faire ici. Je suis sûr que c'est la librairie qui m'envoie de bonnes ondes... plaisanta Jonathan.

       — Tu pourras toujours demander de l'aide à Manon... " marmonna le libraire.

    Jonathan sentit ses joues chauffaient. Il n'allait pas commencer à le taquiner avec ça, quand même ?

     

    Jonathan était rentré chez lui. Anna surgit subitement du salon, en faisant une drôle de tête, ce qui inquiéta Jonathan immédiatement.

    " — Quoi, qu'est-ce qui se passe ?! il avait parlé vite, à cause de l'inquiétude.

       — J'y crois pas. "

    Jonathan remarqua qu'elle tenait le ticket de loto à la main.

    " — Quoi quoi quoi ?! il s'approcha d'elle, persuadé d'avoir trouvé la raison de son attitude désormais.

       — On a gagné... elle marqua une pause... Enfin, pas le gros lot mais quand même ! "

     

       Jonathan n'en croyait pas ses oreilles. Décidément, aujourd'hui était une journée mémorable !



     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Épilogue → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire