• Histoires courtes

    Sommaire

     

    Histoires courtes

    À réécrire

    [Horreur/Angoisse]

     

    [13+] Résumé : Une jeune fille se réveille dans un endroit sombre. Elle n'a aucune idée de comment elle a pu se retrouver ici. Que va-t-il lui arriver ?

     

    One-Shot

      

    Histoires courtes

    Terminée, sera corrigée lorsque le concours sera fini !

    (À cause de mon (habituel) retard, les derniers chapitres n'ont pas étaient corrigés...)

    [Amitié/Mystère]

     

    Résumé : Jonathan n'a jamais vraiment eu l'impression d'être aimé. Il n'a pas d'amis, les caïds du collège aiment le harceler, il voit rarement sa mère et a l'impression d'être un poids pour elle. Mais un certain Monsieur Charlie pourrait peut-être l'aider...

     

    Chapitre 1 - Chapitre 2Chapitre 3Chapitre 4

    Chapitre 5 - Chapitre 6Chapitre 7Chapitre 8

    Chapitre 9  - Épilogue

     

    Histoires courtes

    Écriture en cours

    [Fantastique/Surnaturel]

     

    Résumé :  Nora a eu 18 ans il y a deux semaines. Depuis, elle reçoit chaque nuit la visite d’un loup, qu’elle observe depuis la fenêtre de sa chambre. Quelque peu apeuré par ce magnifique animal, elle ne fait que l’admirer. Mais un soir, la tentation est beaucoup trop forte et quelque chose en elle la pousse à sortir le rejoindre. À ses risques et périls ?

     

    One-shot

     

    Yumi M. ©

     

  • La Librairie de Monsieur Charlie - Épilogue

     

    La vie de Jonathan avait vraiment changé en peu de temps. Il allait au collège avec plaisir désormais, il s'était lié d'amitié avec ses camarades de classe et notamment avec Manon, pour son plus grand bonheur. Ses notes s'étaient grandement améliorées et l’attitude des professeurs avaient changés envers lui. Mathéo ne lui adressait même plus un regard. Il savait que le garçon avait écopé de plusieurs heures de colle, que ses parents avaient réussi à négocier à la place d'un renvoi.

     

    Sa mère, Anna, avait retrouvés un emploi. Elle travaillait toujours dans un magasin de loisirs culturels, ce qui lui plaisait beaucoup plus que l'alimentaire. Elle avait pu faire réparer sa bonne vieille voiture qui roulait de manière impeccable désormais, n'avait plus son compte dans le rouge et avait même pu mettre de l'argent de côté !

     

    Quand à la grand-mère de Jonathan, cette dernière était venu leur rendre visite un dimanche matin. Elle avait eu une grande conversation avec sa fille, s'était excusé pour son comportement envers Jonathan et avait promis d'essayer d'être plus... neutre avec lui, pour commencer. Cela convenait à Jonathan : elle restait sa grand-mère, il préférait s'entendre avec elle... Et cela facilitait les choses pour qu'il rende visite à son grand-père avec qui il s'entendait à merveille !

     

    Quant à Monsieur Charlie, Jonathan essayait de lui rendre visite le plus souvent possible. Il aimait toujours passé du temps avec lui, mais désormais, il sortait également avec ses camarades de classe. Cela lui faisait un peu de peine, mais le vieil homme lui assurait qu'il préférait le voir sortir s'amusait que de passer son temps dans ce vieux fauteuil, à la librairie.

     

    Ce fut un samedi après-midi que Jonathan réalisa des choses. Il était de sorti avec sa mère, pour refaire sa garde-robe, comme elle lui avait promis. N'étant pas loin de la Librairie de Monsieur Charlie, Jonathan supplia sa mère pour qu'ils aillent lui rendre visite. Anna savait maintenant ce que l'homme avait fait pour son fils, elle ne fut donc pas très difficile à convaincre. Ils rejoignirent alors tous les deux la rue piétonne que le collégien connaissait si bien. Ils remontèrent toute la rue et Jonathan chercha la devanture en bois qu'il connaissait si bien. Mais plus il marchait, plus le garçon fut troublé. Où était-elle, cette devanture ?

    " — Tu es sûr que tu ne t'ait pas trompé de rue ? demanda sa mère.

       — Non, c'est ici, c'est sûr, j'y passe tous les jours ! s'écria-t-il.

       — Pourtant, il n'y a rien là... "

    Jonathan commença à paniquer. Où était la librairie ?!

    " — Elle a disparu... " marmonna-t-il.

    Jonathan avait la gorge serrée et les larmes aux yeux. Ce n'était pas normale. C'était... trop bizarre. Anna, qui tenait les sacs remplis de vêtements juste derrière son fils, fit une remarque plutôt anodine...

    " — C'est dommage, j'aurais voulu le voir pour le remerciait. Il a était un véritable ange gardien pour toi... "

    Cette phrase chassa toute la tristesse de Jonathan. Si ce que sa mère disait été... vrai. Alors, Monsieur Charlie était toujours là. Avec lui. Une bourrasque fit voler une petite plume blanche devant lui et il sentit cette odeur familière...

     

       Oui, ça devait être ça... Il avait bien dit qu'il avait accompli sa mission...

     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Chapitre suivant → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire
  • La Librairie de Monsieur Charlie - Chapitre 9

     

       Il y était. La rentrée. Jonathan passa les grilles du collège, angoissé. Que lui réservait cette journée ? Mathéo avait eu tout le loisir d'imaginer les pires choses à lui faire subir pendant les vacances. Il traversa la cour du collège rapidement pour rejoindre le cours de mathématiques. Il poussa la porte et sursauta. Déjà. Mathéo était là, devant lui. Un petit sourire aux lèvres. Allait-il le laisser tranquille un jour ?

    " — Alors, ses vacances ? Tu as pensé à moi j'espère ? "

    Il s'approchait dangereusement de lui. Jonathan reculait. Et il sursauta une nouvelle fois.

    " — Puis-je savoir ce que tu fais, Mathéo ? "

    Jonathan ne s'y attendait pas. Le professeur de mathématiques était juste là, à quelques centimètres de la scène.

    " — Très bien, tu ferais mieux de filer en classe alors. "

    Le prof suivit le garçon et Jonathan secoua la tête. Il soupira. Mais cela ne retardait que son calvaire.

     

    Jonathan avait rendu son devoir de maths, pour une fois. Il avait étonnamment bien suivit le cours, grâce à Monsieur Charlie. Il était pressé de lui rendre visite ce soir pour lui annoncer cela ! La sonnerie qui signalait la fin du cours venait de retentir. Le garçon s'apprêtait à sortir de la salle de classe lorsque le professeur l'interpella. Ils attendirent que la pièce se vident.

    " — Le directeur voudrait te voir. " lui annonça le professeur de mathématiques.

    Le cœur de Jonathan s'accéléra. Qu'avait-il fait pour être convoqué dans le bureau du directeur ?

    " — Ne t'inquiètes pas, dit soudainement le prof qui avait remarqué le malaise du garçon, tu n'as rien fait. Ta mère a appelé ce matin, tous les professeurs sont au courant pour tes problèmes... On va veillaient à ce que cela ne se reproduise plus... et Mathéo aura une sanction, cela va de soit. "

    Jonathan souffla. Il était soulagé et en même temps... plutôt gêné. Savoir que tous ses professeurs étaient au courant le dérangeait un peu. Mais en réalité, c'était un mal pour un bien. Il se savait protégé désormais. Il remercia l'homme de l'avoir prévenu et sortit de la classe pour rejoindre le bureau du principal – sous le regard discret de son enseignant.

     

    Il savait que ce n'était pas quelque chose de négatif, mais il était quand même stresser. Il se trouvait devant la porte du bureau. Il prit son courage à deux mains et toqua à la porte. Il entendit un "entrez" très sonore de l'autre côté de la porte. Il ouvrit doucement et tomba sur un homme très grand, d'une cinquantaine d'années et ayant les cheveux blancs.

    " — Entre, Jonathan, je t'attendais. "

    L'homme lui fit signe de s'asseoir. Le collégien s’exécuta. C'était la première fois qu'il se retrouvait dans cette pièce. Il l'observa rapidement. Elle était sobre, les murs blancs. Un bureau était installé au milieu de la pièce, une bibliothèque remplit de livres et de bibelots se trouvait sur la gauche et il y avait aussi quelques plantes qui donnaient de la couleur à la pièce.

    " — Pourquoi n'avoir rien dit ? lui demanda l'homme, ce qui le sortit de sa contemplation.

       — Je... Je ne sais pas... bafouilla le garçon.

       — Ce n'est pas un reproche, ne t'inquiète pas. C'est juste que... l'homme secoua la tête, si tu l'avais dit plus tôt, cela n'aurait jamais été aussi loin !

       — Je suis désolé. "

    Jonathan baissa la tête, honteux. Il avait une boule dans la gorge.

    " — Tu n'as pas à être désolé. C'est à moi de l'être. Et à tous les adultes de cet établissement. Nous aurions dû voir que quelque chose n'allait pas, le directeur croisa les bras sur le bureau, enfin, ne t'inquiètes pas, tout va s'arranger maintenant... "

    Le directeur rassura Jonathan en lui assurant que Mathéo ne lui ferait plus rien. Anna et lui allait être convoqués, ainsi que Mathéo et ses parents afin de parler de cette affaire, de la stopper et de sanctionner le blond. Les professeurs et autres personnels de l'école étaient aussi au courant de la situation et veilleraient à ce que Mathéo ne recommence plus son harcèlement.

     

       Pendant le discours du principal, Jonathan pensa à Monsieur Charlie. Le libraire avait raison, c'est grâce à lui s'il a osait parler à sa mère, et c'est grâce à elle si les choses vont s'arranger... Il se trouva stupide d'avoir gardé tout cela pour lui aussi longtemps... Les choses auraient été tellement différentes ! Après cette petite mise au point, Jonathan retourna en cours. Il apprécia chaque heure de cours, ce qui fut une première. Il comprenait les choses et les profs semblaient plus indulgents avec lui. 

     

    Dans l'après-midi, le garçon se retrouva en heure de permanence. Il était installé à une table, seul, et avait sorti le livre que Monsieur Charlie lui avait donné. Il avait déjà lu quelques chapitres et était déjà accro aux aventures du sorcier. Il était en train de lire l'arrivée de Harry à Poudlard lorsqu'il fut déconcentrés par un bruit, près de lui. Quelqu'un avait tiré la chaise et s'installer à côté de lui. Son cœur fit un bond lorsqu'il remarqua qu'il s'agissait de Manon, la fille qu'il admirait en secret. Il sortit un livre et Jonathan fit de gros yeux en réalisant qu'il s'agissait également de " Harry Potter à l'école des sorciers ". La jeune fille tourna sa tête vers le garçon.

    " — Un problème ? demanda-t-elle, inquiète, j'ai quelque chose sur le visage ?

       — Oh.. n.. non non ! C'est juste que... Jonathan referma le livre pour lui montrer la couverture, ça m'a surpris, c'est tout.

       — Oh ! Le hasard ! Tu aimes aussi ce livre ?! "

    Le collégien n'y croyait pas. Il était en train de lui parler ! Cette journée était clairement la meilleure de toute sa vie. Ils échangèrent pendant toute l'heure sur l'histoire de Harry Potter et se trouvèrent également d'autres points communs. Jonathan était ravi. Manon était, comme il s'en doutait, une fille très gentille et agréable.

     

    Le reste de la journée passa rapidement. Manon venait voir Jonathan pendant les interclasses, ce qui entraînait également d'autres élèves de sa classe à venir lui parler. Il n'avait jamais était aussi entourait. Et visiblement, cela ne plaisait pas à une certaine personne. Mais Jonathan ne s'inquiéta pas : le garçon avait été convoqué dans le bureau du directeur juste après lui, il savait qu'il devait se tenir à carreau.

     

    Ce fut un tout nouveau Jonathan qui sortit du collège. Il salua les élèves de sa classe et il prit le chemin jusqu'à la maison. Il se dépêcha de se rendre à la librairie et ouvrit la porte brutalement. Monsieur Charlie était juste là, devant son comptoir. Il se retourna pour saluer le garçon, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps : il se dépêcha de prendre le vieil homme dans ses bras.

    " — Merci pour tout, Monsieur Charlie. "

    L'homme rit.

    " — Y'a pas de quoi... Il fit reculer le garçon et le regarda dans les yeux, qu'est-ce que j'ai fait ? " il rit.

    Le garçon rit également. Ils s'installèrent tous les deux dans sur un canapé et Jonathan lui raconta sa journée dans les moindres détails. L'homme l'écoutait, un grand sourire aux lèvres.

    " — On dirait que j'ai accompli ma mission alors ! dit-il.

       — Votre mission ? demanda Jonathan.

       — Je t'ai aidé, non ? C'était ma mission. "

    Jonathan ne comprit pas vraiment les propos du libraire.

    " — Tu veux un dernier chocolat chaud ? lui demanda le vieil homme en se levant.

       — Le dernier ? Pourquoi le dernier ?

       — Le dernier avant que tu partes, patate. Bon, je te ramène ça ! "

    Monsieur Charlie revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. Ils restèrent ensemble, toujours installés sur le canapé, à parler de la journée de Jonathan et des devoirs que les professeurs lui avaient donnés.

    " — Tu devrais mieux t'en sortir maintenant, je pense... lui dit l'homme.

       — Oui, mais je viendrais toujours les faire ici. Je suis sûr que c'est la librairie qui m'envoie de bonnes ondes... plaisanta Jonathan.

       — Tu pourras toujours demander de l'aide à Manon... " marmonna le libraire.

    Jonathan sentit ses joues chauffaient. Il n'allait pas commencer à le taquiner avec ça, quand même ?

     

    Jonathan était rentré chez lui. Anna surgit subitement du salon, en faisant une drôle de tête, ce qui inquiéta Jonathan immédiatement.

    " — Quoi, qu'est-ce qui se passe ?! il avait parlé vite, à cause de l'inquiétude.

       — J'y crois pas. "

    Jonathan remarqua qu'elle tenait le ticket de loto à la main.

    " — Quoi quoi quoi ?! il s'approcha d'elle, persuadé d'avoir trouvé la raison de son attitude désormais.

       — On a gagné... elle marqua une pause... Enfin, pas le gros lot mais quand même ! "

     

       Jonathan n'en croyait pas ses oreilles. Décidément, aujourd'hui était une journée mémorable !



     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Épilogue → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire
  • La Librairie de Monsieur Charlie - Chapitre 8

     

    1er Novembre.

    Ce jour était un jour particulier.

    Ce jour-là, Jonathan et sa mère Anna avait pour habitude de rendre visite à son père.

    Comme tous les ans depuis qu'il est né.

     

    Ce matin-là, le garçon se réveilla tôt. Malgré le chauffage, le garçon était gelé dans son lit, il n'osait pas sortir un seul petit doigt. Il resta un peu nichait dans son lit puis prit son courage à deux mains pour rejoindre sa mère à l'étage inférieur. Ils restèrent tous les deux muets, s'affairant à préparer leur petit déjeuner. La maison était devenue bien silencieuse depuis que sa grand-mère était partie et ils en étaient plutôt contents en réalité. Jonathan et sa mère n'avaient pas évoqué ce qui s'était passé. Jonathan n'avait tout simplement pas envie d'en parler, et Anna ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Elle savait que les choses que sa mère avait dites à son fils l'avaient extrêmement blessé. Et en blessant son fils, elle l'avait également blessé elle. Elle secoua la tête pour chasser ses pensées.

     

       Ils étaient prêts à partir. La jeune femme était en train de réajuster le manteau de Jonathan pour être sûr qu'il n'ait pas froid. Elle lui mit un bonnet sur la tête. Elle prit son écharpe et regarda son fils de haut en bas.

    « — Faut vraiment que je pense à t'acheter de nouveaux vêtements, tu grandis trop vite. » lui dit-elle en lui ébouriffant les cheveux.

    Le garçon sourit et ils sortirent tous les deux de la maison.

     

    Ils ne parlèrent pas pendant le trajet. Jonathan était accroché au bras de sa mère et cette dernière frottait sa main pour le réchauffer du mieux qu'elle pouvait. Il ne prenait pas ce chemin très souvent. Il était à l'opposé de son école et assez éloigné de sa maison. Et sa mère n'y allait pas régulièrement. Enfin, elle n'y allait plus régulièrement. Ils s'arrêtèrent chez un fleuriste pour prendre un grand bouquet de chrysanthèmes. Et ils reprirent le chemin jusqu'à atteindre cette grande grille de fer. Elle était grande ouverte aujourd'hui. Le cimetière est presque vide, peu de personnes se sont décidés à affronter le froid ce matin. Ils empruntèrent le chemin qu'ils connaissaient par cœur et s'arrêtèrent. Jonathan déposa le bouquet sur la tombe de son père. Il resta accroupi et sa mère un peu en retrait. La petite famille ne prononça pas un mot pendant quelques minutes, puis Anna s'approcha de son fils et s'accroupit également pour être à sa hauteur.

    « — Désolée de ne plus venir aussi souvent qu'avant... » chuchota-t-elle.

    Jonathan ne répondit rien. De toute manière, ce n'était pas à lui qu'elle parlait. Jonathan n'avait jamais connu son père. Il s'était fait renverser par une voiture en rentrant du lycée, il y a maintenant 12 ans. Sa mère lui avait toujours dit qu'il était une personne géniale et généreuse. D'aussi loin qu'il se souvienne, ils avaient l'habitude de venir ici, tous les ans, pour honorer sa mémoire. Jonathan fixa la tombe, c'est la seule chose qu'il ait pu voir de son père, à part les quelques photos que sa mère possède.

    « — Tu lui ressembles de plus en plus. » dit sa mère.

    Jonathan sourit. Elle lui disait souvent cela.

    « — Tu sais, j'ai été surprise de voir ton intérêt soudain pour la bibliothèque. Ton père passait sa vie là-bas ! »

    Le collégien se retourna vers elle, étonné.

    « — Ah bon ? »

    Sa mère était perdue dans ses pensées et un petit sourire se dessina sur son visage, ce qui entraîna également celui de Jonathan.

    « — Je le soupçonnais même d'aimer plus cette fichue bibliothèque poussiéreuse que moi... »

    Elle rit et le silence prit de nouveau sa place. Le garçon se laissa tomber en arrière et croisa les jambes, Anna l'imita.

    « — Tu sais la dernière fois, quand je t'ai pris dans mes bras... »

    Le garçon réfléchit quelques secondes.

    « — Quand tu t'es disputé avec grand-mère ?

       — Oui... elle marqua une pause, j'ai cru sentir l'odeur de ton père... C'était étrange. Je sais pas, c'était peut-être dans ma tête... »

    Il la regarda, un peu bizarrement.

    « — Tu penses que je suis folle ? rit-elle.

       — Non ! Pas du tout ! Je sais pas non plus, c'est bizarre... »

    Nouveau silence. Une bourrasque froide les fit frissonner. Pendant quelques secondes, Jonathan se demanda si l'odeur qu'il avait l'impression de sentir parfois... Était-ce son père ? Il secoua la tête. Ce n'était pas possible. Sa mère le sortit de ses pensées.

    « — Je sais pas trop ce que ta grand-mère a bien pu te dire ou te raconter, mais... Tu n'es pas une erreur. Tu n'étais pas prévu, mais tu n'étais pas une erreur. Je suis contente de t'avoir dans ma vie, Jonathan. Tu es génial, tout comme lui... C'est comme si j'avais toujours une petite partie de lui avec moi, grâce à toi. Vous vous ressemblez tellement. »

    Sa voix avait diminué de volume au fur et à mesure de sa phrase. Jonathan avait pris sa mère dans ses bras.

    « — Je t'aime, et ne laisse jamais personne te faire croire le contraire, d'accord . »

    Il hocha la tête.

    « — Bon, dit-elle en se relevant et s'essuyant rapidement les yeux, on devrait rentrer, tu vas être malade. »

    Elle l'aida à se remettre sur ses jambes et ils prirent le chemin de la maison.

     

    Sur le chemin du retour, Jonathan chassa une plume blanche qui virevoltait devant ses yeux. Cela lui fit remarquer qu'il passait devant un tabac, et une petite affiche annonçait le tirage du loto spécial pour la rentrée de novembre. Il tira sur la manche de sa mère. Elle le questionna du regard. Il sortit la pièce qu'il avait toujours dans sa poche et lui montra.

    « — Prends un ticket, on ne sait jamais.

       — Je sais pas, ce n'est pas vraiment un jour de chance, non.

       — On ne sait jamais, répéta le garçon. Et au moins, cette pièce te permettra peut-être de remettre ton compte en banque. »

    Elle prit la pièce, ébouriffa ses cheveux et entra dans la petite boutique.

     

    Début d'après-midi. Jonathan ouvrit la porte de la libraire, son sac sur le dos, comme depuis plusieurs jours maintenant.

    « — Bonjour mon grand ! »

    Monsieur Charlie l'accueillait comme toujours. Il prit sa place habituelle sur le fauteuil rouge et sortit ses affaires. Il avait bien avancé dans ses devoirs. Il regarda ce qu'il lui restait à faire et soupira lorsqu'il vit qu'il lui restait uniquement son devoir d'histoire et celui de maths. « Comment je vais faire ? » pensa-t-il. Il sortit les questions d'histoire et les regarda, une moue boudeuse.

    « — Un problème, Jonathan ? demanda le vieil homme qui s'approchait de lui.

       — Euuh... »

    Monsieur Charlie s'assit dans le fauteuil voisin au sien. Il le regardait, attendant une réponse. Jonathan hésita. Est-ce qu'il devait parler de Mathéo ? Il hésitait depuis quelques jours. L'homme savait qu'il y avait quelque chose. Il lui faisait bien comprendre qu'il pouvait lui faire confiance. Le collégien savait qu'il pouvait lui faire confiance.

    « — Est-ce que je peux vous parler d'un truc ? demanda-t-il, hésitant.

       — Mais bien sûr, mon grand, il lui offrit un sourire réconfortant.

       — En fait, j'ai des petits problèmes au collège... »

    Il lui parla de Mathéo, des fois où il lui avait volé ses devoirs, où il l'avait bousculé, sa classe qui donnait toujours l'impression de le mépriser et qui n'hésitait pas à se moquer de lui, ses profs qui le prenant pour un bon à rien... puis l'agression de Mathéo et la disparition de ses affaires. L'homme l'avait écouté sans rien dire, très attentif. Jonathan termina son histoire, les joues mouillées.

    « — Est-ce que tu en a parlé à ta mère ? demanda-t-il lorsque le collégien s'était un peu calmé.

       — Non, j'ai pas envie de l'inquiéter. »

    L'homme posa sa main chaude et réconfortant sur l'épaule du garçon, ce qui lui fit du bien et le détendit un peu.

    « — Elle s'inquiète déjà. A cause de tes notes qui baissent, de ton comportement un peu fuyard lorsqu'elle veut en parler avec toi. Il faut que tu lui en parles, c'est important et c'est la seule solution, je t'assures. »

    Le garçon soupira. Puis soudain, l'homme se leva et partit parmi les étagères. Il le regarda, ne comprenant pas trop ce qu'il faisait, puis le vit revenir avec un pile de gros livres.

    « — Tu trouveras sûrement les réponses pour ton devoir d'histoire là-dedans ! » s'écria-t-il en revenant, son visage à moitié caché derrière les bouquins.

    L'homme posa brutalement la pile sur la tasse basse. Jonathan la regarda. C'était des livres sur l’Égypte d'antique, le chapitre sur lequel il travaillait actuellement en histoire.

    « — Comment saviez-vous que je travaillais sur ce chapitre ? » questionna le garçon.

    C'est vrai, il ne lui avait pas précisé. Monsieur Charlie survola rapidement la table basse et montra les questions du collégien.

    « — C'est écrit sur ta feuille, patate. »

    Le garçon rit. D'accord, c'est vrai que c'était écrit assez gros. Monsieur Charlie ne possédait pas de dons divinatoires. Il laissa ses yeux allaient vers les livres et soupira en voyant leurs épaisseurs. Il avait de la lecture ! Comment allait-il s'en sortir ?

    « — Je vais te donner un coup de main, ne t'inquiète pas. »

    Et Jonathan eut encore l'impression que l'homme avait lu dans ses pensées.

     

    Jonathan passa ses dernières journées de vacances avec Monsieur Charlie. Il l'aidait à faire son devoir d'histoire et également celui de maths. Le garçon ne voyait pas le temps passait avec le libraire. Il travaillait ses cours ensemble, Monsieur Charlie lui expliquait les notions qui lui était un peu floue et il allait même un peu plus loin ce qui permettait au garçon de prendre un peu d'avance et lui assurait une reprise plus simple. Il avait revue tous ses devoirs avec lui. Il avait hâte d'étonner ses profs à la rentrée ! Et Anna était ravie de voir son fils aussi motivé pour travailler... De plus, Jonathan se sentait vraiment à l'aise avec le vieil homme. Il lui parlait de tous ses problèmes, il avait même évoquer sa grand-mère. Monsieur Charlie avait toujours une parole réconfortante... Cela apaisait Jonathan. Il avait enfin comprit qu'il devait parler. C'était le seul moyen de soulager ses peines.

     

    Nous étions samedi soir, la reprise était lundi. Jonathan s'apprêtait à quitter Monsieur Charlie. C'était la dernière fois qu'il le voyait avant de retourner au collège. L'angoisse commençait déjà à se manifester dans le ventre de Jonathan, ce que sembla remarquer le libraire.

    « — Tu n'as toujours rien dit à ta mère ? »

    Le garçon secoua la tête. Il se frottait les mains et avait baissé la tête.

    « — Parle-lui, ça te soulagera. Et elle pourra sûrement t'aider à arranger les choses. »

    Il hocha la tête. Il savait qu'il avait raison. Mais allait-il réussir à parler à sa mère ? Lorsqu'il voulait le faire, ses mots étaient comme bloqués dans sa gorge et il finissait par abandonner. Mais il ne supportait plus cette peur d'aller en cours. Monsieur Charlie avait raison. Il devait lui en parler.

    « — Je le ferais ce soir. »

    L'homme sourit. Ils se saluèrent et Jonathan promit de revenir dès lundi soir. Il s'apprêta à sortir lorsque le libraire l'interpella.

    « — Attends, prends ce livre. Ca pourrait t'occuper demain, si jamais tu t'ennuie... »

    L'homme lui tendit un petit livre de poche. Le garçon regarda la couverture. « Harry Potter à l'école des sorciers ». Le garçon sourit. Il avait évoqué ce livre avec le libraire, étant une histoire qu'il avait toujours eut envie de lire. Il remercia l'homme et s'en alla.

     

       Jonathan était attablé, son assiette face à lui. Sa mère était également là, en train de manger. Il avait une boule au ventre. A cause de la rentrée ou parce qu'il s'apprêtait à évoquer ses problèmes à sa mère ? Il hésita quelques instants... puis souffla un grand coup. Sa mère releva la tête vers lui, intrigué par l’attitude de son fils.

    « — Qu'est-ce que tu as ? lui demanda-t-elle.

       — Faut que je te parle d'un truc... commença-t-il.

       — Je t'écoute. »

     

       Cette soirée fut longue, mais fut une véritable libération pour Jonathan.

     

    ← Chapitre précédent____________________________________ Chapitre suivant → 

    Revenir au sommaire

     

    Yumi M. ©

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique